AFRIQUE - KENYA JUILLET 2018


Épopée familiale dans l'ouest Kenya

On arrive au Kenya après un an de voyage. Un an de vie nomade à rouler sur les petits chemins ! 

Et pour fêter ça, on a un gros colis qui nous arrive directement de France... Les parents et le frangin débarquent pour 600 km entre Kisumu et Naivasha. La classe, les parents qui viennent voyager à vélo avec nous ! Ça a impressionné tout le monde ! À commencer par les Kenyans !


On arrive au Kenya par le poste frontière avec l'Ouganda, à Busia. De là, on rejoint rapidement Kisumu, sur les bords du lac Victoria. Grosse surprise à la frontière, le Kenya est beaucoup plus développé que l'Ouganda, mais vraiment BEAUCOUP plus développé. L'ouest Kenya est d'ailleurs une des régions les plus riches et fertiles du pays. Ça va beaucoup changer dans le nord Kenya, très aride et reculé. 


À Busia côté Kenyan, il y a une route en vrai tarmac, des gens en costard et des supermarchés avec des frigos qui marchent. Le niveau socio-éducatif n'est pas le même non plus. Les gens parlent un très bon anglais et c'est rare que quelqu'un ne parle pas anglais, même la petite vendeuse de maïs dans un mini village. Les enfants sont aussi plus calmes qu'en Ouganda. Ils viennent en cercle autour de nous, mais ils sont plus calmes et mignons. Ça ne part pas en vrille dans les 10 minutes, et il y a moins de sur-excitation générale à la vue des muzungus. 


À Kisumu, on retrouve les parents et Louis, qui vont faire un bout de route avec nous pendant trois semaines. Contrairement à l'Inde en décembre dernier, où on avait fait un petit tour en famille en sac à dos, cette fois ci c'est "vis ma vie" : à vélo et en tente ! On loue pour eux trois vélos kenyans à Kisumu et à partir de là ce sera toute notre petite routine grandeur nature : vélo, réchaud, dodo ! (et ce, en tente, à côté de l'école du village).

 

On a prévu un itinéraire qui, conformément à nos habitudes, évite au maximum les grands axes et le goudron pour privilégier les pistes de terre pleines de cailloux. Sur ces chemins parallèles, on ne roule pas vite, mais on prend son temps, on croise les écoliers cartables au dos qui vont à l'école, les mamas qui vendent les tomates et les bananes de leur jardin, les papys qui palabrent sous les arbres, les mecs qui réparent leurs motos ou les ânes qui rentrent tout seuls du champ. Bref, on n'avance pas vite, mais on a le temps de s'arrêter discuter !

Le bonheur d'avoir sa maman à vélo et au fin fond de la brousse !
Le bonheur d'avoir sa maman à vélo et au fin fond de la brousse !

Pour l'échauffement on commence facile, on longe le lac Victoria et c'est tout plat ! On est alors en territoire Luo et on s'entraîne désormais à parler le Kiswahili.  Ici, comme plus tard en Tanzanie, c'est la langue dominante. La majorité des Kenyans le parlent et le comprennent. En plus de l'anglais, mais aussi de la langue de leur tribu. Car le Kenya est un pays qui regroupe 70 tribus. Chaque tribu ayant sa propre langue et traditions. Beaucoup de Kenyans se sentent d'ailleurs davantage identifiés à leur tribu qu'au Kenya. Et ce phénomène est d'autant plus sensible lorsque l'on s'éloigne des villes. Kikuyu, Luo, Kalenjin, Pokot, Samburu, Turkana, Maassai... Toutes ces tribus au sein d'un même pays en font une véritable mosaïque de langues, de cultures et de traditions. Autant de langues différentes au Kenya qui en disent long sur la mixité et la richesse ethnique de cette partie de l'Afrique, où les frontières actuelles ne veulent pas dire grand chose.     

On mange surtout des salades en pique nique, avec les légumes achetés au marché ou sur les petits stands que l'on trouve invariablement devant toutes les maisons et où chaque famille vend son surplus de production (chou, tomates, carottes, oignons, avocats, bananes, ananas... on ne le savait pas encore, mais la diversité des fruits et légumes était particulièrement plus importante dans cette région que par la suite... en Tanzanie et en Zambie par exemple, on ne trouvera plus que des tomates et des bananes !)

 

A cinq on a un peu délaissé le réchaud. Pour manger chaud, la nourriture dans les petits restos est vraiment bon marché (rarement plus d'un euro par personne pour un plat complet) Au Kenya, comme en Inde, les restos s'appellent des hôtels. On y trouve toujours la même chose, et d'ailleurs on aura mangé tous les jours la même chose dans toute l'Afrique de l'est ! Au menu le matin, des mandazi (beignets) et des chapatis (galettes de blé bien grasses) avec un thé au lait concentré sucré. Souvent, ce petit déjeuner vient avec des haricots et du piment. Le midi et le soir, on mange de l'ugali (une bouillie blanche et absolument sans goût faite à partir de farine de maïs à l'eau). Pour aller avec, les Kenyans mangent le plus souvent de la chèvre bouillie ou grillée. Mais pour les végétariens, on trouve aussi des haricots et du scuma. Le scuma c'est un peu un nom générique pour dire feuilles bouillies et ça peut donc soit être des épinards plutôt bons, de l'oseille plutôt acide, ou des feuilles inconnues plutôt étranges !

 

Un hôtel ! Avec le thé qui caramélise sur le braséro !
Un hôtel ! Avec le thé qui caramélise sur le braséro !
Hôtel vu de l'extérieur
Hôtel vu de l'extérieur
Petit déjeuner chapatis
Petit déjeuner chapatis
Achat de légumes sur les petits stands de devant les maisons
Achat de légumes sur les petits stands de devant les maisons
Avec parfois beaucoup de monde qui vient voir ! (c'est une constante en fait.. peu d'actions s'effectuent sans BEAUCOUP de spectateurs par ici !)
Avec parfois beaucoup de monde qui vient voir ! (c'est une constante en fait.. peu d'actions s'effectuent sans BEAUCOUP de spectateurs par ici !)
BEAUCOUP de monde
BEAUCOUP de monde
Au marché
Au marché
Épiceries dans les villages
Épiceries dans les villages
Pique nique sur le bord de la route
Pique nique sur le bord de la route
Pause ananas !
Pause ananas !

Quelque chose de très typique au Kenya, et dans beaucoup de villes d'Afrique de l'est par la suite, ce sont les villages tout rouges puis tout verts. Ce sont les couleurs des deux principaux opérateurs téléphoniques du coin. Safaricom est en vert et Airtel est en rouge. En effet, les gens vendent les façades de leurs maisons pour des peintures promotionnelles. La maison est donc peinte tout en rouge ou tout en vert, avec le logo de l'opérateur. Et cette pratique est très répandue. Toutes les maisons construites en parpaing sont donc soit rouges soit vertes ! 


Pour dormir, ça se passe comme en Ouganda. On ne fait pas de camping sauvage car il y a du monde partout et que c'est le comble de l'incorrection de se poser comme ça sans rien demander. Au village, on cherche donc le chef, ou tout autre officiel représentant de l'autorité, comme le directeur d'une école ou le chef de la police pour demander à poser notre petit campement (sachant qu'on est passés d'une tente à trois tentes !) 

 

Pour ça on se présente, liens de famille, "but" du voyage (car pour un Kenyan il n'y a aucune logique à se déplacer en vélo juste comme ça pour le plaisir) nature de la requête, combien de temps on aimerait rester.. Jamais notre demande n'a été refusée, mais souvent les palabres prennent du temps (avec coup de fil aux hauts gradés ou visite nocturne du "deputee"). On s'installe donc dans un coin d'herbe du poste de police, dans la cour de récréation ou même dans une salle de classe si la pluie guette ! Comme en Ouganda, les Kenyans nous épatent avec leur sens de l'accueil à bras ouverts, et on se demande si l'accueil aurait été le même en France... (depuis le temps qu'on se pose cette question, il faudra vraiment qu'on fasse le test une fois rentrés en France !) 

Posage de tente en plusieurs étapes : étape 1, palabrer avec le sous-chef puis le vice-chef, puis le chef, puis le grand chef.. Voire appel du surchef de la région !
Posage de tente en plusieurs étapes : étape 1, palabrer avec le sous-chef puis le vice-chef, puis le chef, puis le grand chef.. Voire appel du surchef de la région !
Etape 2 : on installe trois tentes dans la cour de l'école (ce qui fait revenir la plupart des écoliers)
Etape 2 : on installe trois tentes dans la cour de l'école (ce qui fait revenir la plupart des écoliers)
Ou dans la salle de classe !
Ou dans la salle de classe !
Encore beaucoup de spectateurs !
Encore beaucoup de spectateurs !
Étape 3 : Présentation de la classe
Étape 3 : Présentation de la classe
Étape 4 : le matin au réveil, encore quelques spectateurs.
Étape 4 : le matin au réveil, encore quelques spectateurs.

Le système éducatif Kenyan est largement sponsorisé par les bonnes grâces de muzungus riches ou d'ONG. Donc les gens voient souvent en nous des bienfaiteurs descendus du ciel, et on nous glisse que l'aile du bâtiment a besoin d'être rénovée ou que si on veut on peut laisser quelque chose de petit comme par exemple "quelques laptops"... Les demandes de "sponsor" sont très nombreuses un peu partout au Kenya, de la demande d'un petit cadeau, à payer le petit déjeuner ou acheter un soda.


Je me sens obligée de faire un petit aparté à ce sujet.. Il y a énormément de choses à dire sur ces actes de bonne générosité occidentale envers cette pauvre Afrique.. Je pense que je pourrais parler des heures sur le sujet mais je vais essayer de faire court ! Alors ça paraît très noble et sympa comme ça d'arriver dans un village en 4x4 avec plein de sous, de financer une pompe à eau et une école et de repartir en laissant un beau panneau qui rappelle à tous ce bel acte de charité. Mais dans les faits, cela rend malheureusement les gens dépendants à l'aide internationale et conforte une idée qui est déjà bien trop répandue dans les consciences que l'aide du blanc est primordiale. Je ne compte plus les fois où l'on nous aura dit "nous les africains on ne peut rien faire sans vous, on n'a pas l'argent ni la connaissance".. Et le discours misérabiliste de la plupart des ONG et autres "missions humanitaires" ne fait qu'aller en ce sens.

Résultat, le gouvernement se désinvestit complètement de l’éducation, qui gagnerait pourtant à être un système public national. Et les gens attendent désespérément dans leurs villages la venue des blancs pour construire une école. Car dans un pays en voie de développement avec environ 42% de la population en dessous de 14 ans (et à peu près le même taux de chômage ...), l'éducation est une priorité pour nombre de familles qui souhaitent un avenir meilleur pour leurs enfants. L'école publique existe, mais les moyens ne sont pas vraiment à la hauteur.. Avec parfois une centaine d'enfants par tranche d'âge et cinq ou six professeurs pour tous les élèves, les classes se font souvent en roulement. Et pendant ce temps là, ceux qui n'ont pas de professeur disponible traînent dehors.. Donc, des instituteurs mal payés enseignent avec des moyens matériels et humains trop limites. Cela crée une lassitude du corps enseignant, augmentant l'absentéisme des professeurs et diminuant leur implication, au grand bonheur des écoles privées dont le marche est florissant. Les noms des écoles privées parlent d'eux mêmes : "school of good hope", "school of winners" "path to success". A l'intérieur, on trouve également des petits panneaux sur les murs de l'école : "no option, you must sacrifice". Le message est clair, ici ça coûte cher, mais le résultat c'est le succès. Les profs sont sévères et hyper impliqués. Et les élèves filent droit. Comme dans l'école du sympathique Charles, qui nous a longuement expliqué le fonctionnement de son école : "si un élève ramène un téléphone en classe, il doit le casser devant moi avec une pierre." Radical. 

Déformation professionnelle... Un instit reste un instit même en voyage au Kenya ;)
Déformation professionnelle... Un instit reste un instit même en voyage au Kenya ;)
Des enfants partout au Kenya !
Des enfants partout au Kenya !
Et tous n'ont pas la possibilité d'aller à l'école ..
Et tous n'ont pas la possibilité d'aller à l'école ..

Après cinq jours à longer le lac Victoria, on rejoint le parc National de Ruma, qui est un parc pas du tout célèbre et hors des grands circuits du touriste en safari au Kenya. L'avantage de ce parc, c'est qu'il n'y a pas de carnivores et qu'on peut donc le traverser à vélo ! (mais avec quand même une jeep de rangers armés pour vérifier si on ne se ferait pas piétiner par un troupeau de buffles !)

 

Dans ce parc, on trouve de la belle savane comme dans les films, qui s'étire à perte de vue avec des herbes hautes qui ondulent sous le vent, des acacias, et des cous de girafes qui dépassent ! On a vu des buffles et même un rhinocéros, qui malheureusement est en état plus que critique d'extinction.. 

 

La belle savane tellement photogénique !
La belle savane tellement photogénique !
Le petit truc noir à gauche c'est un rhino !! (on dirait pas comme ça mais il était vraiment proche...)
Le petit truc noir à gauche c'est un rhino !! (on dirait pas comme ça mais il était vraiment proche...)
Quand on voit un troupeau de girafes !
Quand on voit un troupeau de girafes !

On traverse ensuite la région des Highlands, les hauts plateaux Kenyans. Ils marquent l'entrée dans le grand Rift, immense faille de lacs, plateaux et volcans vieille de plusieurs millions d'années et qui va de l'Afrique noire au moyen Orient. La vallée du grand Rift africain connaît une très grande activité volcanique. Elle est encore aujourd'hui considérée comme étant le berceau de l'humanité. 


En raison de l'altitude, le climat y est étonnamment frais et humide. Pas le genre de climat qu'on s'attendait à trouver au Kenya ! On en sort carrément les pulls et les vestes. C'est aussi la région la plus arrosée du Kenya, c'est très fertile et tout est vert et arboré. On croirait des paysages de Normandie ! Des petites collines toutes vertes, des champs à perte de vue, des forêts.. L'air est frais et sent l'herbe mouillée. L'essentiel des fruits et légumes du pays pousse ici, mais c'est également le lieu de production du café et du thé. Le très fameux café Kenyan vient d'ici, ainsi que la majorité de la production du thé de Lipton ! On roule d'ailleurs souvent entre les plantations de thé coupées au cordeau, qui colorent les collines d'un vert éclatant. 

Ici, quand ça grimpe il y a deux options. Soit on reste sur la route principale. Il y a du béton, on avance bien. Mais on doit partager la route avec les camions qui peinent tout autant que nous dans les montées. Résultat, ils nous doublent dans un nuage de fumée noire, à un moment où on était déjà en pleine asphyxie. Sinon il y a les pistes de terre pleine de cailloux. Il n'y a aucun trafic à part des motos donc on peut y aller à notre rythme. Par contre ce n'est pas toujours possible de monter une côte bien raide, tout en faisant du gravel bike dans les pierres avec un vélo chargé. Il faut donc pousser. Les petits Kenyans, ravis d'avoir un spectacle, nous accompagnent donc sur des kilomètres, en marchant à côté de nous. 


Le soir il fait tellement frais qu'il y a même du feu dans la cheminée du bar où on se pose boire la bière de fin de journée. On se croirait plus en Ecosse qu'au Kenya. À part les barreaux qui ferme l'accès entre le bar et les consommateurs, qui nous rappellent que nous sommes bien au Kenya. Comme en Ouganda et ensuite en Tanzanie, l'alcool est un vrai problème ici. C'est souvent honteux de boire, alors les gens passent rarement du bon temps ensemble autour d'un verre. C'est plutôt une petite bouteille vidée, caché dans un coin, et on repart en titubant.


En arrivant dans le district de Naivasha, on entre dans la principale région mondiale de culture et d'exportation de roses. On s'attendait naïvement à rouler au milieu de grands champs rouges et roses, mais pas du tout. Ces roses sont cultivées de manière intensive dans de grandes serres, dont l'accès est interdit au public. Il faut dire que le succès du commerce de la rose n'est pas reluisant. Cette industrie "florissante" doit beaucoup à la main-d’oeuvre, féminine et peu coûteuse, travaillant à un rythme effréné six jours sur sept. Ces exploitations ont également fait plusieurs fois scandale, en raison des pesticides utilisés. Interdits dans de nombreux pays pour leur dangerosité, ils sont tolérés au Kenya. Mais les employées qui travaillent dans les serres sont très peu protégées contre les produits chimiques. Elles travaillent avec des gants uniquement, ou un petit masque en tissu plus décoratif que réellement protecteur. 

Ces roses sont ensuite envoyées à plusieurs milliers de kilomètres de leur lieu de production, pour être vendues, principalement en Europe. Souvent, elles sont réétiquetées et vendues en indiquant comme lieu de production la Hollande. 

Comme on est un peu des rebelles, on a essayé plusieurs fois de rentrer dans les serres, mais elles sont bien gardées, avec vigiles et tout le tintouin. Gaby a quand même réussi une petite entrée furtive ! 


J'aimerais laisser chacun se faire son avis sur l'achat de ce genre de produits, mais c'est plus fort que moi. Lorsque c'est vraiment pas cher il y a toujours un coût caché, et bien souvent, celui-ci est humain. À bon entendeur, achetons plutôt des graines de rosiers à planter que des fleurs coupées !


Du haut du dernier haut plateau grimpé, on découvre la vue sur une partie de la vallée du grand Rift, avec au loin le lac Elmenteita et le lac Naivasha. Naivasha est notre point d'arrivée tous les cinq, il ne nous reste plus qu'à descendre jusque là. En route, on traverse sans le savoir la Soysambu Conservancy. Les conservancies sont des associations entre des communautés de villageois et le gouvernement pour protéger les zones naturelles et les animaux sauvages. Il faut savoir que le Kenya a perdu 70% de sa faune sauvage en l'espace de 30 ans, et, même s'il reste un des pays africains les plus riches et variés en vie sauvage, une action rapide est nécessaire. La raison la plus invoquée est le braconnage. C'est le cas notamment pour les rhinocéros. Pour la plupart des autres animaux, la raison principale est l'expansion grandissante des villes sur les espaces naturels. 

Le gouvernement a donc mis en place des parcs nationaux, qui sont des espaces naturels strictement protégés et clôturés. Mais ce n'est pas toujours possible à mettre en place. Il faut contourner les habitations et les zones urbaines, tout en laissant l'espace suffisant aux animaux pour leur permettre des déplacements selon leurs habitudes et les saisons. Un autre type de zone a donc été mis en place : les conservancies. Ce sont des zones semi naturelles, où la brousse est majoritaire, mais où les gens ont le droit d'habiter. Ils sont subventionnés par l'état pour contrôler la zone et protéger les animaux, par exemple les éloigner de la route. Les conservancies ont été un véritable succès au Kenya et certaines populations d'animaux ont connu un regain, grâce à la protection des nouveaux nés par les villageois. 


Certaines conservancies sont immenses, comme autour du Maasaï Mara, d'autres plus petites comme celle que l'on a traversée. Il n'y a aucune clôture dans les conservancies. On ne s'est donc même pas aperçu qu'on rentrait dans une zone protégée. Mis à part le nombre de zèbres et de girafes que l'on a vus ! Des troupeaux de zèbres entiers ou des girafes qui traversent la route juste devant nous ! C'était vraiment un moment magique. Les girafes sont vraiment impressionnantes et gracieuses, elles courent d'une façon assez particulière avec leurs longues pattes fines ! Elles ont l'air assez surprises et intimidées de nous voir. Par contre, elles ne se retournent même pas pour regarder le moto taxi qui passe tous les jours ! Les zèbres aussi sont assez curieux et nous observent. Une fois qu'ils ont pris une distance réglementaire ! 

Le troupeau de zèbres traverse juste en face
Le troupeau de zèbres traverse juste en face

Avant d'arriver au lac Naivasha, il y a une portion d'autoroute, qu'on veut absolument éviter. Alors on part se perdre dans les petits chemins, à peine empruntés. Et là, s'est déroulée une scène, digne d'un film d'horreur pour cycliste. Les trois vélos Kenyans de location, manifestant leur envie d'arriver, crevaient littéralement tous les 300 mètres. On a donc mis extrêmement longtemps à arriver à Naivasha et fait des pauses dans tous les endroits possibles, fort bucoliques au demeurant. 


À Naivasha, on a été faire un petit tour sur le lac, qui regorge d'hippos ! Ces gros animaux placides ont choisi une vie apparemment calme et pacifiste, dont l'effort principal consiste à bailler dans l'eau, en se faisant à moitié dorer au soleil, tout en bénéficiant de la fraîcheur de l'eau. Mais ne vous y fiez pas, ils sont les mammifères les plus meurtriers du continent ! (on précise que l'animal le plus meurtrier du continent, et du monde, est..... le moustique.) Les hippopotames font donc bien plus de morts que les inoffensifs lions. Complètement aveugles et peureux, ils sortent de l'eau la nuit pour se nourrir, et, au moindre bruit, chargent du haut de leurs deux tonnes, écrasant tout sur leur passage. Forts de ces informations, nous avons donc planté nos tentes... au bord du lac ! 


Chapeau bas à mes intrépides parents et frère ! Merci d'être venus nous voir !! ❤️


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