AFRIQUE - ZIMBABWE


La frontière entre la Zambie et le Zimbabwe est sûrement la plus spectaculaire du voyage ! Le pont qui relie les deux pays passe juste au dessus du Zambèze et des impressionnantes gorges dans lesquelles se jettent les chutes Victoria sur environ 1700m de largeur et 100m de hauteur !


Depuis le pont, on voit les chutes au loin. Mais ce n'est pas le meilleur point de vue, pour ça il faut payer l'entrée dans le parc. Alors on dort dans la ville de la frontière, appellée tout simplement "Vic Falls city". Cette partie du Zimbabwe est très peu peuplée et la ville n'a été construite ici que pour le tourisme. C'est donc une ville assez inintéressante pour qui s'intéresserait un peu à la découverte de la vie locale. On y trouve toutes sortes d'hôtels et de restaurants à l'occidentale, plein d'activités et aussi plein de touristes ! Pour nous qui crapahutions en brousse depuis plusieurs jours, c'est le grand écart ! Pour le plaisir des touristes, il y a aussi dans la rue des danses pseudo traditionnelles où les locaux dansent à moitié nus.. Ce n'est pas du tout représentatif de l'Afrique actuelle, mais au moins les touristes reviendront avec de belles photos des peuples sauvages... Hum... 


Nous arrivons au Zimbabwe en pleine saison des pluies. Il ne fait plus si chaud et le ciel est couvert. Il y a aussi un très fort débit d'eau dans les chutes en ce moment. On entend le grondement de l'eau depuis notre camping ! Le fleuve charrie plus de 9000 m3 d'eau par seconde pendant la saison humide ! 


La vue du pont !
La vue du pont !

Le lendemain, on se lève tôt pour aller voir les chutes. À ce moment là, il y a souvent des orages l'après midi et ils peuvent être assez violents.. La veille, il a plu tout l'après midi sans interruption.


En arrivant dans le parc des chutes, on traverse une jungle tropicale. Pas vraiment le style de végétation qu'on avait l'habitude de voir ! L'eau en suspension permanente autour des chutes fait qu'il y a de l'humidité permettant à de nombreuses plantes de pousser ici.. C'est vraiment luxuriant ! 

Plus on se rapproche des gorges et plus l'humidité est importante.. On dirait qu'il pleut, mais façon gros déluge. En réalité, toute cette eau vient de l'immense nuage dégagé par les chutes et qui s'élève à plus de 400m de haut ! Quand on arrive face aux chutes, le spectacle est vraiment saisissant ! On est en face du rideau d'eau, à 100 mètres à peine ! Pour avoir vu les chutes du Niagara, les chutes Victoria sont vraiment incroyables !!


On était bien informés, on a sorti toute la panoplie waterproof des pieds à la tête, et même la gopro ! (sans quoi je ne pense pas qu'on aurait pu faire de photos... C'est vraiment comme être sous la douche !) On a fini tellement trempés qu'il a fallu s'essorer longuement avant de remonter sur nos vélos pour retourner au camping mais WAHOU ça valait le détour ! 


La photo cucu qui va bien ! (c'est pour la postérité...)
La photo cucu qui va bien ! (c'est pour la postérité...)

Le Zimbabwe connaît depuis quelques années une grave crise économique. Il faut dire que l'ancien président Robert Mugabe a tout simplement volé l'intégralité des richesses du pays pour son enrichissement personnel.. Cela s'est produit dans le même temps que l'expropriation des fermiers blancs présents au Zimbabwe depuis la colonisation. Ces derniers possédaient une part importante du pays et notamment de nombreuses terres, dans les endroits les plus fertiles et arrosés du pays. Les paysans noirs possédaient pour la plupart des terres arides et sèches. Sous l'ère Mugabe, la majorité des paysans blancs ont été chassés du pays, vers les pays voisins. Leurs fermes ont été redivisées de façon obscure entre certains paysans noirs. S'en est suivie la descente aux enfers économique du pays, savamment dépouillé par son président. L'histoire de ce pays, autrefois riche et géré par les blancs, puis laissé aux mains d'un dictateur noir qui l'a ruiné est presque l'histoire favorite de tous les paysans blancs racistes namibiens ou sud africains que nous avons rencontrés par la suite. À la seule différence que jamais Mugabe n'était évoqué. Jamais la crise économique n'était reliée à son dirigeant ayant volé des millions. Pour nos interlocuteurs, une seule explication : les noirs dans leur intégralité sont des incapables et des fainéants, ils ont besoin d'être dirigés par les blancs etc je vous passe les autres joyeusetés dans le même genre. Pas une seule fois le "détail" que représente la corrélation entre un dictateur mégalomane et cupide et une crise économique n'a été évoqué par nos interlocuteurs avides d'histoire zimbabweenne. Une belle réécriture des faits. Nous aurons donc passé peu de temps au Zimbabwe, mais entre la Namibie et l'Afrique du Sud nous en aurons beaucoup entendu parler.. 


Quelques mois avant notre arrivée dans le pays, de violentes grèves ont éclaté dans la capitale, Harare, pour protester contre l'augmentation du prix du pétrole qui a triplé en quelques jours. De nombreux barrages routiers et des pénuries alimentaires se multiplient un peu partout dans le pays. Nous n'avons rien vu de tout ça car nous sommes passés tout au nord ouest du pays, dans une zone de parcs naturels à l'infini. Nous aurons donc vu plus d'animaux sauvages que d'humains dans ce pays. Nous avons pourtant rencontré plusieurs Zimbabwéens, mais tous à l'extérieur du pays. En effet, c'est très courant que les gens aillent dans les pays voisins, le Botswana ou la Zambie, pour acheter à manger, ou même une machine à laver. Normal quand on sait que, dans certains supermarchés du pays, un seul fruit peut coûter plus de 15$.. Aller se ravitailler dans les autres pays pour tout ce qui ne peut pas être produit sur place est donc devenu vital. À la frontière entre le Zimbabwe et le Botswana, il y a ainsi une liste d'à peu près tous les produits que l'on peut acheter et importer dans le pays et leur nombre autorisé par passage. On n'a ainsi le droit par exemple qu'à trois shampoings, 5kg de carottes ou une télé.. Ceci pour empêcher le développement du marché noir. Toutefois les frontières sont bien poreuses dans cette partie de l'Afrique où il n'y a que de la brousse aux frontières entre les deux pays. L'import est donc devenu le système parallèle pour pallier le problème des supermarchés vides. 


Nous traversons le parc national Hwangwe, connu pour son impressionnante population d'éléphants, de buffles, de lions et autres carnivores... Comme au Botswana voisin, il n'y a pas de barrières entre le parc et la route. Les chances de rencontrer des animaux sont donc assez élevées. Les rares routiers que nous avons rencontrés sur cette route étaient complètement affolés de nous voir traverser à vélo ! On ne va pas jouer aux plus braves, on n'était pas bien rassurés non plus..! Mais finalement nous n'aurons vu que des phacochères, des singes et des kudus.. Normal, les lions et les éléphants étaient tous partis au Botswana ! À suivre dans le prochain épisode :) 


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