INDE - HIMALAYA


Julley ! (ici on ne parle pas hindi mais une langue proche du tibétain) 


D'ailleurs "julley" est un mot pratique, ça veut dire à la fois bonjour, au revoir, merci et oui ! 

Alors on est au courant, l'Himalaya ce n'est pas le nom d'un état en Inde, et techniquement on était toujours dans l'Himachal Pradesh. Mais pour le bien de la narration, on en a fait deux articles différents pour que ce ne soit pas trop long et aussi parce qu'il n'y a aucun point commun entre le Kinnaur hindou et verdoyant et le Spiti bouddhiste et désertique ! 


Ici, on est au pays des neiges éternelles, des yacks, des monastères perchés aux sommets d'éperons rocheux et des lamas bouddhistes. La région est une enclave tibétaine, où contrairement au côté chinois, les gens sont restés libres de pratiquer leur culte et vivre selon leur culture. 

Petite parenthèse habituelle de linguistique (je ne peux pas m'en empêcher..) Himalaya signifie en sanscrit "séjour des neiges" ! 

C'est un endroit magique et mystique qui en fait rêver plus d'un, et nous compris ! On était déjà venus il y a trois ans se faire peur sur les routes de la mort himalayennes, dans des mini bus locaux défoncés - dont les indiens fermaient la porte à coups de pierres, bref passons. 


Cette fois-ci on est de retour à vélo et honnêtement c'est moins éprouvant qu'en bus !


À travers la zone frontalière du Tibet

À une journée de route de Reckong Peo, on arrive au checkpost où les permis sont vérifiés. Cette zone est soumise à autorisation car c'est une enclave tibétaine et la frontière reste contestée par les deux pays. On arrive sur la Hindustan-Tibet Highway, construite par les britanniques pour désenclaver le Tibet. Les zones militaires sont omniprésentes dans toute cette zone, et globalement dans tout l'Himalaya avec le Pakistan d'un côté et la Chine de l'autre. Les militaires sont rarement originaires du coin, ils sont le plus souvent Punjabi et toujours adorables!



Il fait assez froid mais le beau temps est revenu. Grand ciel bleu, d'un bleu tellement éclatant qu'en dessous de 3000 il ne peut jamais avoir une couleur aussi intense. 


Les villages sont suffisamment nombreux et proches les uns des autres pour qu'on puisse manger nos trois repas, plus des snacks, sans avoir besoin de porter quoi que ce soit dans nos sacoches ! Idem, on a eu beau transporter notre tente, on a toujours dormi au chaud dans un home stay pendant toute cette partie ! Rien à voir avec le Pamir, on repart vraiment plus reposés quand on ne passe pas une nuit à se les geler dans la tente ! 


La bouffe n'est plus la même que dans le nord de l'Inde, on peut toujours trouver du dhal et des chapatis, mais les basiques viennent de la cuisine tibétaine : des momos (raviolis vapeur), des thukpa (soupes de nouilles) et des chowmein (nouilles sautées aux légumes). 

D'ailleurs les gens ne ressemblent plus à des indiens, on sent qu'on est à côté du Tibet !



Les gens qu'on rencontre dans les villages sont adorables, ça les fait marrer de nous voir passer. Souvent ils nous font signe de venir boire le chaï. Au village de Pooh, des femmes en font bouillir dans deux énormes chaudrons et nous en offrent plusieurs tasses avec des biscottes masala. Ces femmes préparent le repas pour tous les villageois, qui se sont réunis en coopérative pour développer plus efficacement leur village. Tous les champs leur appartiennent en collectivité. Ce jour là ils sont avec des ingénieurs Punjabi pour créer une pompe et devenir autonomes en eau. Si le Kinnaur voisin est très riche en eau avec beaucoup de pluies et de rivières, le Spiti et les montagnes du Haut Himalaya sont peu arrosées. Les montagnes arrêtent les pluies de la mousson. La région est donc principalement désertique. 


Au moment où on passe, la neige a commencé à fondre depuis un mois ou deux. Alors les villageois sont tous à l'œuvre du matin au soir pour préparer l'hiver, qui est très rigoureux ici ! La région est ensevelie sous plusieurs mètres de neige ! Les gens des montagnes sont toujours les plus généreux, partout dans le monde. Ils insistent pour qu'on reste partager leur repas. C'était un super moment passé avec eux.


Contrairement à l'Asie centrale, les gens parlent souvent anglais, et du coup on peut vraiment échanger. Parmi eux, il y en a au moins quatre qui s'appellent Tanzin. En fait ici, beaucoup de gens, hommes comme femmes, s'appellent Tanzin, en hommage au premier prénom du Dalaï-lama. On se demande quand même comment ils font pour s'y retrouver...



On commence ensuite rapidement à attaquer du gros col avec plein de lacets. Et on sent bien le manque d'oxygène ! À partir de 3500, il y a environ 50% d'oxygène en moins. On a du mal à respirer, nos poumons crasseux accusent bien le coup. La route est creusée dans la falaise, très étroite et proche du précipice.. on ne risque pas de planter la tente ! Des voitures s'arrêtent pour nous proposer de nous emmener parce que "ça monte". Tout va bien, ici aussi on ne comprend pas qu'on soit suffisamment idiots pour vraiment vouloir faire du vélo dans la montagne ! (surtout quand on répond complètement essoufflés.. on est démasqués, on n'est pas les sportifs de l'année !) 


La montée paraît interminable, heureusement au milieu il y a un village où on peut s'arrêter. On dort chez un couple de mignons petits vieux, dans une pièce transformée en chambre pour l'occasion. Dans cette région, les maisons sont traditionnelles tibétaines : une pièce à vivre avec le poêle au milieu, aménagée avec des tapis au sol et une longue table basse. Il n'y a pas de meubles "hauts". De l'extérieur, les maisons sont assez basses, blanchies à la chaux, avec des fenêtres encadrées de rouge et un toit plat où est entreposée de la paille.



Après ce village, le paysage change radicalement, la route s'ouvre sur un paysage immense, des montagnes complètement désertiques, et des sommets enneigés tout autour ! Les drapeaux de prières qui flottent le long de la route font des petites taches de couleurs. C'est absolument magnifique ! La route est en parfait état, il n'y a pas de vent de face, on découvre ce que ça peut être la montagne sans souffrance ! :) On prend notre petit rythme de croisière pour monter (on s'arrête reprendre notre souffle tous les deux virages), il n'y a pas trop de trafic.. C'est la belle vie !



On arrive à Nako, un village dont la plupart des maisons et le monastère datent du moyen âge. C'est un tout petit village, vivant essentiellement des cultures, perché au milieu de sommets immenses. 


Le Tibet est juste en face. Un chemin part d'ailleurs de Nako en direction du Tibet et va jusqu'à la frontière. On décide de laisser nos vélos à Nako et de marcher jusque là. Sur le chemin, il y a un petit village, où on a prévu de s'arrêter et de chercher à y dormir. Sur la carte, on n'est pas bien sûrs que ce village soit encore en Inde ou au Tibet, mais aucun poste frontière sur le chemin, c'est empruntable uniquement à pied ou à dos d'âne ! Les locaux nous disent qu'en 3/4 heures on devrait pouvoir arriver au village. Bon il se trouve qu'ils n'y étaient jamais allés et finalement, on y est arrivés en 6 heures. 


Six heures absolument magnifiques, seuls, perdus dans les montagnes et les nuages. Un ciel bleu intense, des nuages éblouissants et des sommets enneigés tout autour.. C'était incroyable ! On était tellement contents d'être arrivés là à vélo puis à pied.. On nous aurait dit ça un jour qu'on y aurait pas crû !



Le chemin est à flancs de montagne et souvent il n'y a pas de chemin. On se fraie un passage dans les pierres qui glissent à notre passage. Du coup, le village qu'on pensait rejoindre dans l'aprem met beaucoup plus de temps à arriver. On commence à l'apercevoir au loin quand la nuit commence à tomber... On se dépêche pour ne pas marcher sur les pierres dans le noir. Quand on arrive dans le minuscule village de Tashigang, tout est fermé, on se demande presque si des gens habitent ici et on regrette de ne pas avoir amené la tente.. On s'est beaucoup trop habitués à ce qu'en Inde il y ait toujours une solution pour tout, tout le temps et partout ! 

Finalement une famille nous ouvre sa porte et nous invite gentiment à boire un chaï puis à manger et dormir. Heureusement on a des momos pour participer au repas ! On montre à la famille les photos des gens qu'on a rencontrés précédemment sur notre route et ils sont morts de rire de voir les photos des gens du village voisin ! 


Le matin on se réveille tôt, ou du moins on croit se réveiller tôt. Il est à peine six heures du matin et toute la famille est déjà levée et partie s'activer dehors. Ils nous ont dit hier que la frontière était juste à côté, mais que la route est contrôlée bien avant. On n'a pas vraiment d'intérêt à aller jusque là bas donc on repart vers Nako. On mange notre petit dej (chapatis froids de la veille) face au Tibet et on redescend vers la route. 


On ne reprend pas le chemin éboulé de la veille, on tente notre chance en retournant vers la route principale et on finit par rejoindre la route, en bas du col où on était il y a deux jours de vélo. On fait donc du stop jusqu'à Nako. On a beau faire du vélo tous les jours, nos corps ne sont pas habitués à marcher ! On passe la journée suivante complètement cassés et courbaturés.. Pas de chance, ça continue à monter !


Le Spiti, lamas et monastères.


Après un col bien éprouvant, on arrive au checkpost de Sumdo, qui marque la fin de la zone contrôlée et l'entrée dans le Spiti. 

On s'arrête au village de Tabo, où se trouve un des plus vieux monastères du monde bouddhiste. Il a été construit vers 900 et a toujours été en activité depuis. À l'intérieur, les murs sont intégralement recouverts de peintures murales incroyables représentant la vie du Bouddha. On est complètement fascinés, c'est incroyable ! Ces peintures ont plus de 1000ans et sont encore étonnamment vives. Les photos sont interdites pour préserver les peintures, donc si vous voulez les voir il ne vous reste plus qu'à vous rendre à Tabo ! On reste deux jours dans le village (bon, ce n'était pas pour le monastère.. c'est juste que la cuisine de notre guesthouse était excellente !) 


On roule ensuite jusqu'à Schilling, d'où on visite le monastère perché de Dankhar (capitale des rois nonos, on a particulièrement aimé leur nom !) Ce monastère aussi est très ancien mais en danger. La roche friable sur laquelle il est construit s'effrite de plus en plus, menaçant le monastère. Les moines ont donc déménagé dans un nouvel édifice.. 



De Dhankar, on marche jusqu'à un petit lac sacré, magnifique et paisible. Tout autour un troupeau de yacks machonnent tranquillement les buissons d'epineux. Ils ont l'air paisibles et lents comme ça, mais "Tyson", un chien qui nous accompagnait, s'est dévoué pour se faire charger. On a donc pu assister à un troupeau de yacks qui chargent et effectivement il vaut mieux ne pas trop faire chier les grosses peluches himalayennes. Un gros morceau de plusieurs tonnes qui charge ça fait quand même un peu peur. 


Et sinon, la parenthèse Wikipedia, on a appris que les yacks ne pouvaient pas vivre en dessous de 3000, sinon ils ont trop chaud avec toute leur fourrure ! Ils sont complètement fous ces types... 



On arrive avec un vent de face à Kaza, plus grande ville du Spiti. C'est une ville construite dans une grande plaine alluviale. On commence à rencontrer d'autres touristes. Un couple d'anglais qui voyagent à vélo depuis quelques mois en sauts de puce, un mois en Patagonie, dans l'Himalaya, puis en Bretagne et en Ecosse. Un groupe de maltais.. C'est l'occasion d'échanger les repas momos-chaï pour un repas vin rouge et gâteau au chocolat ! On en profite aussi pour faire des provisions, la route qui rejoint la vallée de Manali est beaucoup moins peuplée, il va falloir être un peu plus autonome ! 


On reste aussi à Kaza pour aller visiter les villages tout autour, sans les vélos ! On passe déjà beaucoup de temps à monter et tous ces villages sont en haut des montagnes et la route est à chaque fois un cul de sac. Il faut monter, redescendre, remonter, redescendre.. On y va donc en taxi partagé. On va à Langza, où une statue de Bouddha domine la vallée. À Hikkim, où le plus haut bureau de poste du monde fait la fierté des villageois. Et à Kaumic, plus haut village d'Asie (sacrés indiens, ils ne peuvent pas s'empêcher de mettre des panneaux du plus haut village ou de la route la plus dangereuse du monde...) 


À Kaumic, on voit aussi un léopard des neiges, mais qui n'a plus sa prestance d'antan.. Il y a beaucoup de léopards des neiges dans la région, les villageois en voient souvent l'hiver. Mais en cette saison, où la neige a fondu, ils sont plus hauts pour trouver la fraîcheur.



On reprend les vélos pour grimper (encore !) au monastère perché (encore !) de Key. C'est un grand centre de formation pour lamas en devenir (les moines, pas les animaux qui crachent). On y reste deux nuits. Les moines louent des chambres pour deux ou trois nuits pour les visiteurs qui veulent comprendre la vie monastique. Ce qu'on a compris c'est que c'est assez austère.. Globalement c'est assez intense la vie de moines dans le Spiti. Quand ils ne sont pas en cérémonie, ils bossent. Les moines sont presque autonomes, ils construisent leurs locaux, ils préparent les réserves pour l'hiver, bref ils sont bien occupés.. 


Au menu des repas chez les moines, riz-dhal, petits pains vapeur, thé au beurre rance et tsompa (farine d'orge mélangée au thé pour faire une bouillie bien compacte, pas mauvaise, très roborative, et qui pèse sur le ventre toute la journée !) 


Le monastère de Key a une vue absolument magique, mais il n'y fait vraiment pas chaud ! On n'aimerait pas y être l' hiver ! On dort sous une couverture qui pèse plusieurs kilos.




Pour rejoindre Losar on quitte la route principale et on passe par la "piste du haut", qui, on s'en doute, monte bien mais est absolument magnifique ! Une des plus belles routes du Spiti ! Des couleurs incroyables, des cheminées de pierres érodées et l'impression d'être seuls au monde ! On croise encore des troupeaux de yacks, des bouquetins et même des renards des neiges, tout blancs ! 


Il fait de plus en plus froid, on a retrouvé le vent et il est glacial. On est de plus en plus proches des glaciers et on le sent ! Ça caille !! On est absolument gelés malgré nos couches de compétition et nos gants de ski. Juste avant d'arriver à Losar, il faut traverser plusieurs rivières à gué, dont une assez profonde, où on est obligés de se mouiller. C'est de l'eau qui vient directement de la neige qui fond des glaciers, donc on vous laisse imaginer que l'eau est gelée (et qu'on apprécie pas trop le moment..) Quand on arrive à Losar on est vraiment à bout de force après cette longue journée. On sèche nos affaires et nos os gelés collés au poêle !



Le grand rien enneigé jusqu'à la vallée de la Beas


À partir de Losar, il n'y a plus aucun village jusqu'à la vallée de la Beas puis Manali. C'est le no man's land glacial. Il y a quand même deux dhabas sur la route qui sont installées en été dès que la route est déblayée. Cette route n'est ouverte que quelques mois dans l'année. Le reste du temps c'est couvert par la neige et personne ne vit là (à part peut être les léopards des neiges). Il y a principalement un gros glacier, le Dibibokri, et deux cols, le Kunzum La et le Rohtang La, respectivement à 4590m et 3980m. "La" ça veut dire col, ou dans d'autres termes "prépare toi à souffrir". 


On est fin mai, ça fait un mois que les camions de la BRO déblaient la neige (BRO c'est l'acronyme de la border road organisation, qui travaille sur toutes les routes de l'Himalaya, au Pakistan, en Inde ou au Bhoutan). Quand on y arrive, la route du Kunzum La vient tout juste d'ouvrir.


En fait, on est le 25 mai et ce jour là c'est mon anniversaire. Alors, grimper un col enneigé à vélo ne faisait pas franchement partie des façons de fêter mon anniversaire que j'aurais pu imaginer. C'était haut, froid, mouillé, peu oxygéné mais magnifique ! Un anniversaire à 4600m d'altitude je ne sais pas si ça risque de m'arriver une nouvelle fois ! Pour être honnête ça manquait quand même d'une bouteille de rhum et de bonnes grosses pintes ! :) Mais l'Himalaya compense tout ! C'était une journée magnifique !



À partir de Losar, plus de béton, c'est trop compliqué à entretenir avec le froid.. On roule sur de la piste plus ou moins boueuse ou caillouteuse. Plus on monte le Kunzum, plus la route se transforme en rivière. La neige fond et ça coule de partout. On met la demie journée à arriver au top et la descente n'est pas plus rapide, entre les trous, les pierres, les rivières à traverser et les camions bloqués dans les virages !



On arrive le soir à la dhaba de Batal. Une dhaba est un petit resto routier, ouvert quand la route est pratiquable. En général elle est faite de murs en pierres et d'un ancien parachute de l'armée en guise de toit. 


La dhaba de Batal est tenue par un couple adorable, Chachi et Chacha. Ce sont des petites célébrités dans le coin car il y a quelques années, une tempête de neige a bloqué la route de part et d'autre et Chachi et Chacha ont assuré le coup jusqu'à l'arrivée de l'hélicoptère des secours en s'occupant de tout le monde. Ils sont passés à la télé etc, bref maintenant ils sont devenus une attraction touristique à part entière. Les indiens en vacances se font tous prendre en photo avec les petites stars ! Leur dhaba c'est vraiment le réconfort ultime après une journée dans le froid et les routes inondées. Il y fait bon, les chaussures trempées sèchent près du feu et Chachi/Chacha distribuent le chaï et les parathas avec un sourire et une bonne humeur permanente. 


Une anecdote vraiment adorable, en Inde les enfants et même les grands enfants de notre âge appellent les anciens "auntie" et "uncle". Pour s'adresser à Chachi et Chacha, on a bien pris le pli et on les appelait aussi auntie et uncle! 


On a dormi le soir dans une petite cabane de pierres pleine de trous, par flemme de sortir la tente. Encore une fois on était contents de trouver des couvertures de plusieurs kilos car la nuit il fait des températures négatives et le vent souffle des bourrasques de glace !



On fait un petit détour pour aller voir le Chandratal, un lac d'altitude. On était partis pour y aller à vélo, mais on a été un peu refroidis en apprenant qu'il y avait encore deux rivières à traverser, dont l'eau montait jusqu'à mi genou. On a sauté sur l'occasion en voyant un pick up qui y partait justement et revenait à la dhaba dans la matinée. 

Chandratal veut dire "lac de lune" pour sa forme de croissant de lune. L'eau est incroyablement bleue et claire, avec les montagnes enneigées qui se reflètent... Magnifique ! 


Après la dhaba de Batal, il n'y a pas beaucoup de kilomètres jusqu'au Rohtang La, mais on met du temps ! La route n'est qu'un tas de grosses pierres, entrecoupées de rivières à traverser, on dépasse rarement les 8km/h ! On longe le glacier, et souvent on traverse des murs de neige, aux endroits où la neige vient d'être déblayée. On se sert enfin de notre tente, deux nuits de suite.



On finit par arriver au Rohtang La et d'un coup on retrouve la foule indienne et le trafic. Cette route est celle qui va de Manali à Leh au Ladakh et le trafic est incessant (entre les camions d'huile ou de vivres pour passer l'hiver, les bus, les camions de l'armée et les jeeps de touristes). 


Et arrivés au top, gros choc, après des km de solitude dans les montagnes : le trafic et la fréquentation sont à la hauteur de ce qu'on peut voir dans les plaines ! Des jeeps garées dans tous les sens et des touristes indiens par centaines, en combinaison de ski, qui font de la luge et des selfies dans ce qu'il reste de neige ! On rejoint Manali, après 30km de bouchons ininterrompus ! 



C'était incroyable de finir nos six mois en Inde dans l'Himalaya ! On pensait que ce serait un peu le Pamir 2 mais en fait la montagne avec de la bonne route et sans vent de face c'est juste le bonheur !! On redescend maintenant vers Delhi, notre visa expire d'ici peu.. On s'envole vers l'Afrique, échanger les yacks et les vaches sacrées contre les zèbres et les girafes ! 



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